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Channel: Jérusalem – Pour la Palestine

Ahmed Saadat: «Reconstruire la résistance par le mouvement populaire»

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Entretien réalisé par Stefano Mauro, avec le secrétaire général du FPLP, emprisonné en Israël, en collaboration avec le quotidien italien Il Manifesto, et le réseau des prisonniers de cette organisation palestinienne.

Ahmed Saadat, prisonnier, entouré de militaires israéliens

Incarcéré à Jéricho par l’Autorité palestinienne suite à l’assassinat d’un ministre israélien en représailles à celui d’Abou Ali Mustafa, alors secrétaire général du FPLP, Ahmed Saadat a été enlevé par les Israéliens en 2006 et condamné à trente ans de prison. Une campagne internationale demande sa libération.

Comment évaluez-vous la situation actuelle dans les territoires occupés ou l’attitude de l’administration Trump?

Ahmed Saadat: Nous voyons les Etats-Unis et l’administration Trump comme une puissance dangereuse, non seulement pour le peuple palestinien, mais pour tous les peuples du monde. La seule différence entre Trump et les administrations précédentes est que Trump montre clairement le vrai visage du capitalisme et de l’impérialisme. La décision de Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’Etat israélien et de transférer l’ambassade de Tel-Aviv est la continuation naturelle des cent ans de colonisation en Palestine, après la déclaration Balfour (1917), dans le but de supprimer les droits des Palestiniens et d’accélérer le nettoyage ethnique de notre peuple, en particulier en ce qui concerne Jérusalem. Tous les Palestiniens rejettent et luttent contre les tentatives de Trump pour éliminer la question palestinienne. Notre peuple résiste à cette tentative non seulement avec des mots, mais avec les faits qui constituent la «Grande Marche du retour» de Gaza, une véritable révolte populaire, à laquelle participe le FPLP, similaire à l’esprit de la première Intifada.

Quelle stratégie permettrait aujourd’hui la reconstruction d’un puissant mouvement de libération palestinien?

Ahmed Saadat : Le devoir principal est la reconstruction et la réunification du mouvement de libération nationale de la Palestine. L’objectif est de mettre la Palestine, pour la énième fois, sur la voie de la libération en réaffirmant l’essence même de la lutte palestinienne. Cela concerne principalement le retour des réfugiés et la construction d’un seul Etat libre, démocratique et laïque en Palestine – pas celui des frontières de 1967 – où tout citoyen peut vivre en paix sans distinction de religion ou de race.

Une rupture profonde dans le mouvement palestinien, sur un niveau historique, a été certainement celle des accords d’Oslo en 1993: cela a déformé le véritable sens de notre lutte et la véritable essence du conflit. Une génération entière de Palestiniens est née et a grandi dans l’illusion, après la signature de ce document catastrophique, qui n’a amené que la division et la fragmentation du mouvement de libération palestinien.

Dans cet esprit, notre engagement est de reconstruire le front de libération nationale, c’est-à-dire l’OLP (Organisation de libération de la Palestine): nous nous voyons entre le Fatah et le Hamas pour créer un équilibre et préserver l’unité nationale, apportant notre idée progressiste de gauche et pour une représentation populaire. Toutes les classes palestiniennes doivent faire partie de ce processus d’unité. Les classes populaires ne devraient pas être exclues de la direction du mouvement, comme elles le sont depuis quarante ans.

Quelle alternative politique suggère donc le FPLP?

Ahmed Saadat: Le principe fondamental du changement est la participation populaire des Palestiniens à la lutte – et à la prise de décisions politiques – de manière efficace et significative. Cela nécessite non seulement un combat contre l’occupation, mais également une lutte pour regagner le droit à la participation de tous les Palestiniens, qu’ils soient en Jordanie, au Liban, en Syrie ou ailleurs. La participation et le leadership populaires sont nécessaires à la reconstruction du mouvement de résistance contre le sionisme et à la mise en œuvre d’une stratégie unifiée de libération de la Palestine. Cela doit évidemment se dérouler en Palestine comme ailleurs dans le monde. Si nos communautés sont toujours menacées par toutes sortes de crimes, des lois répressives et d’attaques de la part de la droite, nos objectifs seront plus difficiles à atteindre. Le point fondamental de notre vision est le droit des personnes à participer au développement de leur avenir. C’est le processus démocratique de représentation pour lequel nous luttons.

Le FPLP a été créé en 1967. Comment évaluez-vous votre rôle actuel?

Ahmed Saadat: Ces dernières années, le FPLP a été confronté à d’énormes difficultés en termes de répression politique et financière. Les persécutions, les arrestations massives et les meurtres de nos cadres en sont un exemple clair. Malgré cela, nous avons amélioré nos capacités militaires à Gaza, car nous ne sommes pas dans les mêmes conditions qu’en Cisjordanie. Nous y subissons à la fois l’occupation et la coordination sur la sécurité de l’Autorité palestinienne avec l’occupant; de nombreux camarades, comme moi, sont emprisonnés précisément à cause de cela. Nous sommes cependant présents dans toutes les formes de lutte (militaire, politique, culturelle, sociale) et nous avons progressé en termes de participation populaire des jeunes, mais il est toujours difficile d’obtenir des résultats et une visibilité (par rapport au Fatah et au Hamas – NDLR) en raison de la situation actuelle. Malgré les difficultés, nous sommes toujours engagés dans un processus de construction et de croissance de notre parti.

À quel point le FPLP a-t-il changé depuis sa fondation jusqu’à maintenant?

Ahmed Saadat: Nous sommes parvenus à la conclusion, de 1992 à nos jours, à cause des forces des droites palestiniennes et de l’inexorable agression israélienne sur nos terres et contre notre droit d’exister, que notre parti comme notre peuple traversent une crise générale: théorique, politique, économique et nous pensons que cette crise ne peut être surmontée que par la résistance et la lutte populaire à tous les niveaux.

Quel est le rôle du mouvement des détenus dans les prisons israéliennes dans la lutte de libération palestinienne?

Ahmed Saadat : Le mouvement des détenus à l’intérieur des prisons israéliennes a toujours joué un rôle central dans la lutte contre l’oppression sioniste. Non seulement dans notre confrontation quotidienne entre occupants et prisonniers, en tant que «ligne de front», mais également dans notre rôle sur la scène politique en Palestine. L’accord d’unité nationale palestinienne, appelé «Document des prisonniers», a été élaboré au sein des prisons et constitue la base de toutes les discussions sur la résistance palestinienne. Le mouvement des prisonniers a connu diverses expériences de lutte, de grève de la faim. De nombreux prisonniers sont morts sous la torture. Les prisonniers politiques palestiniens incarcérés dans les prisons américaines et françaises font partie de notre mouvement. En particulier Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné en France depuis plus de trente-quatre ans.

Ahmed Saadat Secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP)


Publié sur le 28/11/201 sur Alencontre 
(Article publié en collaboration avec Il Manifesto, dans L’Humanité, en date du 28 novembre 2018)

Une version plus complète de cette interview se trouve ici :

Ahmad Sa’adat : La Palestine sera libérée par le peuple et non par les élites


« Aussi longtemps que durera l’occupation, il y aura de la résistance »

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Middle East Monitor a interviewé l’ancien prisonnier palestinien Taysir Suleiman, qui vit aujourd’hui à Istanbul, après avoir été libéré des prisons israéliennes en 2011.

L’ancien prisonnier palestinien Taysir Suleiman vit en Turquie depuis qu’il a été libéré des prisons israéliennes en 2011, dans le cadre de l’échange de prisonniers négocié entre le Hamas et les forces d’occupation.

En tant que Jérusalémite, la libération de Suleiman était soumise à la condition qu’il soit envoyé en exil. Depuis, il vit donc à Istanbul.

Concernant Jérusalem, explique Suleiman pour MEMO, sur le Forum des médias palestiniens de la ville turque, « les contrôles de l’occupation israélienne étaient très nombreux et nous vivions sous leur emprise ».

Après avoir mené pendant quelques années des opérations de résistance au cours desquelles les Palestiniens s’étaient assuré le contrôle de bon nombre d’armes des forces israéliennes, Suleiman avait été arrêté et condamné à la perpétuité.

Pendant une période de 18 ans et demi, il fut transféré dans pas moins de 24 prisons en Israël et dans les territoires occupés. Il explique que, pendant tout ce temps, les forces d’occupation n’ont jamais cessé d’œuvrer en vue de briser le moral des prisonniers. « La vie en prison repose sur le moral. En prison, l’occupation s’obstinait à vouloir briser votre moral, ce qui vous amenait à leur résister. Elles ne veulent pas que vous deveniez un révolutionnaire ou un rebelle contre les actions de l’occupation. »

Mais le Mouvement des prisonniers palestiniens est actif dans chaque prison, explique-t-il, et son but est de « gonfler le moral des gens de sorte que, lorsque les prisonniers sont libérés, ils deviennent ce que nous sommes aujourd’hui, des gens qui combattent par tous les moyens possibles dans les pays où nous nous trouvons afin de reconquérir nos droits en tant que Palestiniens et de continuer notre lutte armée sur nos terres palestiniennes, parce que, si nous ne sommes pas forts sur le terrain, nous ne serons jamais à même de les libérer. »

Depuis sa libération, Suleiman s’emploie à faire connaître les récits de la résistance dans les médias. « La résistance à besoin d’un bras médiatique pour la défendre », dit-il.

« Aussi longtemps que dure une occupation, il doit y avoir une résistance », ajoute Suleiman.

« S’il y en a dans le monde qui désirent libérer le peuple palestinien sans verser une goutte de sang, nous sommes avec eux, mais nous espérons que la cascade de sang palestinien ne continuera pas pendant que ce genre d’efforts se poursuivront », dit-il à propos des critiques formulées par les combattants palestiniens qui affrontent l’armée d’Israël. « Nous, en Palestine, avons été forcés de recourir aux armes parce que l’occupation, elle, c’est avec ses armes qu’elle nous tue ! »


Publié le 22/11/2018 sur Middle East Monitor
Traduction : Jean-Marie Flémal

 

Les forces d’occupation israéliennes démolissent les maisons familiales des prisonniers palestiniens

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Les forces d’occupation israéliennes ont démoli la maison de Latifa (Umm Nasser) Abu Hmeid, 72 ans, mère de cinq prisonniers palestiniens et d’un autre fils tué par l’occupation israélienne.

Latifa (Umm Nasser) Abu Hmeid, avec la photo de quatre de ses fils emprisonnés. (Photo : Quds News Network)

Les forces d’occupation ont fait sauter sa maison deux fois d’affilée après l’avoir truffée d’explosifs et forcé plus de 400 Palestiniens à évacuer leurs maisons dans le camp de réfugiés d’Al-Amari. Les forces d’occupation ont passé six heures dans la maison à la remplir d’explosifs.

Les résidents du camp, qui luttaient pour défendre la maison et empêcher sa démolition, ont été enfermés pendant plus de cinq heures dans une école toute proche. Pendant cette détention de masse, une femme a donné naissance à un bébé à l’intérieur même de l’école et les forces d’occupation israéliennes ont retardé l’arrivée du personnel médical à plusieurs reprises. Umm Nasser elle-même a été enfermée quelque temps avant d’être relâchée. Dans une déclaration de presse, elle a répété sa détermination : « Ceci est notre terre et, aussi longtemps que durera l’occupation, nous résisterons. »

La maison des Abu Hmeid après sa destruction. (Photo : Quds News Network)

Des centaines d’hommes des troupes d’occupation et des douzaines de patrouilles militaires ont fait irruption dans le camp avec des bulldozers et des transporteurs de troupes blindés, accompagnés dans le ciel d’avions et de drones qui, apparemment, étaient là pour filmer la scène. Les gens du camp ont résisté à l’invasion d’occupation en canardant les véhicules militaires à coups de pierres. Quant au dynamitage, c’était la troisième fois que la maison de Latifa Abu Hmeid était détruite par l’occupation israélienne ; la maison de la famille avait également été détruite en 1991 et 2003.

La destruction de la maison des Abu Hmeid. (Photo : Quds News Network)

Les forces d’occupation ont tiré des gaz lacrymogènes sur les habitants du camp, blessant des douzaines d’entre eux. Majdi Bannoura, un photographe d’al-Jazeera, a été blessé lorsqu’il a été touché à la tête par une grenade lacrymogène. Dix personnes au moins ont été transférées dans des hôpitaux proches en raison de leurs blessures, alors que des tireurs embusqués avaient pris position sur les toits un peu partout dans le camp, dans le même temps que les soldats se répandaient dans les rues

Les forces d’occupation ont ordonné à la famille de détruire sa propre maison dans les 48 heures qui ont suivi l’emprisonnement d’Islam Abu Hmeid, 32 ans, en juin 2018. L’homme était accusé d’avoir participé à une action de résistance au cours de laquelle avait été tué un militaire colonial israélien participant activement à l’invasion du camp de réfugiés d’Al-Amari. Quatre des frères d’Islam, les fils de Latifa, sont actuellement emprisonnés en Israël. Un autre fils a été tué au cours de la première Intifada.

L’attaque contre la maison des Abu Hmeid a été suivie de la destruction, avant l’aube, delamaison de la famille Na’alwa, à Shweika, au nord de Tulkarem. Comme des centaines de Palestiniens s’étaient massés pour protéger la maison de la famille, les forces d’occupation ont attaqué le village, l’ont envahi à 3 heures du matin en tirant des balles de métal enrobées de caoutchouc et des gaz lacrymogènes sur les villageois afin de les écarter de la maison et de pouvoir démolir les murs du premier étage.

Des centaines de Palestiniens se massent à l’extérieur de la maison des Na’alwa. (Photo : Palestine Information Center)

Des jeunes Palestiniens ont résisté à l’assaut, bien décidés à protéger la maison de l’attaque des forces d’occupation. Trois Palestiniens ont été touchés par des balles de métal enrobées de caoutchouc et un autre a été brûlé par un projectile de l’armée d’occupation israélienne. Les villageois avaient maintenu un sit-in autour de la maison après que les forces d’occupation avaient ordonné la démolition du rez-de-chaussée et du premier étage de la maison et les écoles avaient été fermées en raison de la présence massive de soldats coloniaux.

Ashraf Na’alwa, 23 ans, a été tué par les forces d’occupation le jeudi 13 décembre, dans le cadre d’une série d’exécutions extrajudiciaires organisées par les forces coloniales israéliennes. Il avait échappé aux forces d’occupation pendant plus de 60 jours après avoir participé à une action de résistance armée. Son frère, son beau-frère et sa mère sont tous emprisonnés, actuellement, pour n’avoir pas révélé où se trouvait leur parent avant qu’il ne soit tué loin de chez lui, dans le camp de réfugiés d’Askar, à Naplouse.

La mère de Khalil Jabarin. (Photo : Quds News)

Cette fois, c’est la maison du Palestinien emprisonné Khalil Jabarin, dans le village de Yatta, près d’Al-Khalil, qui a reçu un ordre de destruction dans les 48 heures. Khalil, 17 ans, est accusé d’avoir participé à une action de résistance armée dans la colonie israélienne illégale de Gush Etzion. La mère de Khalil s’est entretenue avec Quds News, disant que « la politique de démolition des maisons par l’occupation n’a rien de dissuasif, pour les combattants de la résistance ou leurs familles. Au contraire, elle accroît leur force, leur détermination, leur résilience et leur résistance. » Et de faire remarquer le large soutien que leur ont témoigné, à elle et à sa famille, les autres riverains palestiniens.

Sheikh Khader Adna, libéré récemment de prison à l’issue de sa troisième grève de la faim afin d’obtenir sa libération, a déclaré que ces démolitions de maisons sont une forme de châtiment collectif et de terreur systématique visant à étouffer la jeunesse de la résistance palestinienne. Toutefois, à ajouté Adnan, « le peuple palestinien ne pliera pas, en dépit des démolitions de maisons, des arrestations massives et de la politique du châtiment collectif. Ce qui s’est produit récemment en Cisjordanie n’a rien fait, hormis accroître la force et la détermination des Palestiniens. »

Il a également commenté les menaces exprimées par l’occupation de déporter les membres de la famille des combattants de la résistance, disant que cela non plus ne parviendrait pas à réprimer la résistance. « Les Palestiniens ont toujours montré qu’ils se cramponneraient à leur terre et qu’ils préserveraient leur identité palestinienne même dans les conditions les plus pénibles », a-t-il déclaré. Il a réclamé le soutien le plus fort à ces jeunes gens et à leurs familles, qui ont sacrifié tant de choses pour la libération de la Palestine.

Comme la détention administrative, l’emprisonnement de Palestiniens sans accusation ou procès, les démolitions de maisons par les forces coloniales en Palestine remontent au mandat colonial britannique sur la Palestine. Les démolitions de maisons sont une forme de châtiment collectif qui vise des familles entières et viole des lois internationales contraignantes, y compris la Convention de Genève, qui stipule : « Aucune personne protégée ne peut être punie pour un délit qu’elle n’a pas commis personnellement. Les châtiments collectifs, de même que toutes mesures d’intimidation ou de terrorisme, sont interdits… »

Ces démolitions arbitraires, naturellement, opèrent main dans la main avec un objectif israélien plus grand d’implantation de colonies et d’exclusion des autochtones de leur terre et de plus de 70 années de Nakba incessante. Après tout, bien des démolitions de maisons en Palestine ont lieu après que les Palestiniens les ont construites sur leurs propres terres, mais sans permis israélien (ce permis étant constamment reporté ou refusé). Des villages et quartiers palestiniens entiers, comme Khan al-Ahmar à Jérusalem, Umm al-Hiran dans le Néguev ou encore al-Araqib, détruit plus de cent fois (!), sont ciblés en vue de leur destruction. Ces démolitions « punitives » de maisons, que l’occupation israélienne prétend « dissuasives » pour la résistance, doivent être perçues comme le contexte général de l’implantation et de la destruction coloniales.

Samidoun Palestinian Prisoner Solidarity Network exprime sa solidarité avec les familles Abu Hmeid, Na’alwa, Jabarin et toutes les familles palestiniennes dont les maisons et les existences subissent les attaques constantes d’une force coloniale d’implantation. La politique israélienne de démolition des maisons et l’impunité complète dont elle bénéficie au niveau officiel ne mettent en évidence que la nécessité d’organiser des actions internationales, collectives et de masse afin de soutenir le peuple palestinien, y compris en mettant sur pied le mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) destiné à isoler Israël à tous les niveaux, entre autres économique, culturel et académique et en imposant un embargo militaire contre l’État d’occupation.


Publié le 18/2/2018 sur Samidoun Palestinian Prisoner Solidarity Network 
Traduction : Jean-Marie Flémal

 

Du 15 au 22 janvier : Semaine internationale d’actions pour la libération d’Ahmad Saadat !

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«Le peuple palestinien est déterminé à poursuivre l’intifada pour tous les droits nationaux de notre peuple. Cette position est naturellement compatible avec la lutte de toutes les forces mondiales progressistes confrontées à l’arrogance impérialiste mondiale et luttant pour l’indépendance, l’autodétermination et la libération, pour la justice sociale, l’égalité et le socialisme, fondées sur une répartition équitable de la richesse et des principes humains de la paix, du rejet de la guerre, de l’impérialisme et de toutes les formes d’oppression et d’exploitation… »Ahmad Sa’adat

Nous commémorons aujourd’hui le 10e anniversaire de la condamnation par Israël du dirigeant de gauche, leader international de la libération palestinienne, Ahmad Sa’adat, secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP). Nous vous invitons à vous joindre à nous pour la Semaine Internationale d’Action pour la libération d’Ahmad Saadad et de tous les prisonniers palestiniens du 15 au 22 janvier 2019!

Le 15 janvier 2019, nous marquerons le 17e anniversaire de l’arrestation de Sa’adat par l’Autorité palestinienne dans le cadre de la « coopération en matière de sécurité » avec l’occupation israélienne. Après une violente attaque contre la prison de Jéricho de l’Autorité palestinienne en 2006, où Sa’adat a été placé sous la garde des américains et des britanniques, Ahmad Sa’adat et ses camarades purgent de lourdes peines dans des prisons israéliennes. Sa’adat a été condamné à 30 ans de prison et condamné par un tribunal militaire israélien, accusé d’être à la direction d’une organisation interdite et pour « incitation à la haine« .

Sa’adat est un leader du mouvement des prisonniers palestiniens et du mouvement de libération nationale palestinien. Militant d’importance internationale et de clarté politique, il est ciblé derrière les barreaux pour tenter de l’isoler de son rôle politique. Il se tient aux côtés de près de 6 000 autres prisonniers politiques palestiniens dans les prisons israéliennes, sur les lignes de front de la lutte de libération. En tant que tel, il est un symbole de la résistance palestinienne, arabe et internationaliste au capitalisme, au racisme, à l’apartheid et à la colonisation.

Le cas d’Ahmad Sa’adat met également clairement en évidence la complicité des puissances internationales dans l’occupation et la colonisation de la Palestine. Lui et ses camarades ont été détenus pendant des années sous la garde des américains et des britanniques dans une prison de l’Autorité palestinienne – et ces gardes se sont éloignés dans un accord préétabli autorisant l’armée de l’occupation israélienne à attaquer la prison de Jéricho en 2006. Le soutien des États-Unis, de la Grande-Bretagne, du Canada, de l’Union européenne, de l’Australie et d’autres pour le projet colonial israélien continuent de perpétuer son impunité en procédant à la confiscation de terres, à la démolition de maisons, à des emprisonnements massifs, à des exécutions extrajudiciaires, au nettoyage ethnique de Jérusalem, au siège de Gaza et à de nouveaux crimes contre l’humanité et crimes de guerre.

L’Autorité palestinienne a kidnappé Sa’adad sous de faux prétextes et l’a emprisonné pendant quatre ans avant que sa prison ne soit attaquée par l’occupation israélienne. Cela fait partie intégrante de la politique de « coordination de la sécurité » qui a conduit à l’emprisonnement répété de Palestiniens pour leur implication politique par l’Autorité palestinienne. Malgré des propos critiques, la politique reste fermement en place – avec des conséquences dévastatrices et mortelles pour les Palestiniens, comme dans le cas de Basil al-Araj.

Du 15 au 22 janvier 2019, rejoignez-nous dans un appel collectif pour la liberté d’Ahmad Sa’adat et de tous les prisonniers palestiniens. Rejoignez-nous pour construire la campagne mondiale de base pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions d’Israël et des sociétés complices. Rejoignez-nous pour lutter contre la fin de l’aide et du soutien à l’occupation israélienne qui confisque des terres et vit depuis plus de 70 ans.

Nous vous appelons à organiser des événements, des actions et des manifestations dans les villes, les campus, les communautés, les villes, les campus et tous les autres espaces publics. Lorsque nous élevons la voix, nous pouvons aider à briser l’isolement israélien d’Ahmad Sa’adat et de ses camarades prisonniers palestiniens. Libérez Ahmad Sa’adat ! Libérez tous les prisonniers palestiniens !


Publié le 27/12/2018 sur Coup sur Coup 31
Source : Samidoun Palestinian Prisoner Solidarity Network

 

Les soldats doivent tirer sur les Palestiniens : C’est la façon pour Israël de les maintenir sous contrôle

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Israël l’admet. L’armée est en Cisjordanie pour protéger les colonies. La notion prétendant que nous voulons la paix n’est qu’un vieux bobard.

17 avril 2019. Une photo prise depuis la colonie israélienne de Gilo, à Jérusalem, montre une tour de surveillance de l’armée israélienne et, à l’arrière-plan, la ville occupée de Bethléem, en Cisjordanie. (Photo : AFP)

Les soldats n’ont d’autre choix que de tirer. Ils n’ont d’autre choix que de frapper les manifestants, les lanceurs de pierres et les paramédicaux qui se portent volontaires lors des confrontations, que de tuer ceux qui brandissent des couteaux. La surprise de voir des soldats qui tirent même sur des jeunes menottés et aveuglés par un sac ou un bandeau fait partie d’un temps révolu.

Elle appartient aux années 1970 ou 1980, quand nous pensions encore que la domination militaire sur une population de non-citoyens était un accident, une déviation temporaire qui n’allait pas tarder à être rectifiée. Quand nous n’avions pas encore reconnu que le rôle des militaires était de protéger le butin de guerre plutôt que notre existence. Quand il n’y avait pas encore de caméras partout pour faire voler en éclats notre naïveté.

Si les Palestiniens ne reçoivent pas un message clair chaque jour où ils risquent leur propre vie en résistant à notre domination, demain ils marcheront par milliers et dizaines de milliers, les mains vides ou armés de pelles et de pierres, vers les colonies, avant-postes, check-points et bases militaires d’Israël implantés au cœur même d’une population civile.

Ils marcheront et diront : Nous voulons récupérer notre terre. Nous voulons de l’eau. Nous voulons être en mesure de nous déplacer. Nous voulons une industrie. Nous voulons aussi planifier, construire et nous construire. Imaginez des dizaines de milliers de personnes marchant vers les colonies à Jérusalem, imaginez les manifestations d’octobre 2000 multipliées par 100, imaginez des centaines de flottilles et marches du retour. Et alors nos soldats et policiers devront tirer pour tuer et blesser des douzaines, des centaines, des milliers de gens en une seule journée.

Cette tuerie mesurée mais résolue maintient tout cela sous contrôle. Elle est destinée à enseigner à la majorité de se ternir tranquille, d’être effrayée, de se terrer dans ses enclaves de crainte que l’armée ne s’engage demain dans des tueries massives. Non seulement à Gaza mais en Cisjordanie. Et, en Israël, à Sakhnin et, sur la côte, à Acra aussi.

La raison d’être

Les amis, nous avons fait un long chemin, nous vivons à une époque différente. Il n’y a pas de fausses nouvelles, ici. Au contraire, les fausses nouvelles – disant qu’Israël veut la paix – appartenaient aux années 1970 et 1990.

Aujourd’hui, nous disons la vérité : Les soldats sont en Cisjordanie pour protéger le projet d’implantation. À Jérusalem-Est, qui a été occupée et annexée, les policiers et les employés des firmes de sécurité privées sont déployés pour donner la possibilité aux colons de pourrir la vie de plus de Palestiniens encore de sorte qu’ils évacueront leurs maisons pour qu’on installe plus de colonies encore, lesquelles pourriront la vie de plus de Palestiniens encore de sorte qu’ils abandonneront ou vendront leurs maisons et s’enfuiront.

Le projet d’implantation est l’essentiel. C’est la raison d’être d’Israël. C’est ce qui prépare le terrain en vue des expulsions mineures et majeures.

Les commandants n’ont d’autre choix que de soutenir complètement leurs soldats qui tirent sur des paramédicaux, les blessent et les tuent, tirent dans le dos des gens ou en plein visage, criblent de balles une voiture qui ne se mêlait de rien d’autre que de ses affaires.

Ils n’ont d’autre choix que de dire que tout se déroule selon les règlements, que tout est propre et net. Et, en effet, il n’y a pas de déviation par rapport aux ordres et aux réglementations de l’engagement.

Si nous nous conduisons différemment, les Palestiniens concluront que nous reconnaissons qu’ils sont chez eux dans cet endroit situé entre le fleuve et la mer, que nous reconnaissons leur droit de vivre comme tout le monde, leur droit à l’eau, à l’espace, à la planification, à leur terre. Le fait qu’on tire ne fait que mettre un point final à d’autres activités dont le but est d’entasser les Palestiniens dans des cages.

Allez dans la zone du Triangle – les villages et villes arabes au centre d’Israël – et en Galilée, et comparez un village palestinien, devenu une ville surpeuplée et ravagée par la pauvreté, à une nouvelle communauté juive installée au sommet d’une colline. Derrière les énormes différences, il y a des planificateurs, des bureaucrates et des ministres. Allez en Cisjordanie et voyez ces barrières jaunes attachées à des blocs de béton à la sortie des autoroutes. À tout moment, deux soldats peuvent fermer ces barrières et couper un village, une ville ou un district afin de permettre à plus d’Israéliens encore de rafler une autre parcelle de terrain immobilier.

Ceux qui sont chargés de la loi et de l’ordre n’ont d’autre choix que de fermer les yeux sur les colons qui attaquent les Palestiniens dans leurs villages, vergers, routes, pâturages et champs de blé, d’accaparer leurs sources et leurs nappes d’eau agricoles. Les agresseurs font à petite échelle (quoique dans des débordements de violence physique sacrée) ce que la bureaucratie de l’Administration civile, l’avocat général de l’armée et les ministres du Logement et de l’Agriculture ont fait et font toujours à grande échelle. Déporter les gens. Les effrayer. Les entasser dans des enclos. Les forcer à renoncer. Les tromper.

Oubliez Trump 

Les amis, il ne nous faut pas attendre le « contrat du siècle ». On en est déjà à l’annexion. La Cisjordanie n’existe pas. Ce sont seulement des morceaux qui ont été arrachés, faute d’avoir le choix, de la Cisjordanie et qui se sont mués en réserves clôturées parce qu’il est impossible aujourd’hui de réaliser l’expulsion que nous avions réalisée en 1948 et 1949. C’est-à-dire que c’est toujours impossible… pour l’instant.

Chaque colonie produit des vagues de violence ostensiblement privée et de violence officielle autorisée, avec licence, et d’autres parcelles de terre volée que l’on octroie ensuite aux membres sélectionnés du Peuple élu.

Chaque nouvelle parcelle a besoin d’une autre compagnie ou d’un autre bataillon pour la garder. Les soldats comprennent qu’ils doivent faire tout leur possible pour protéger le droit des Israéliens à continuer à s’implanter, et que les colonies ont le droit de continuer à s’étendre, à construire un autre centre commercial et des routes de contournement, et à créer des parcs de verdure pour elles-mêmes à partir de ce qui fut jadis des vergers ou des champs palestiniens. Et le peuple d’Israël a vu que c’était bon, et il en a demandé davantage.

Et on s’étonnera que le fait d’abattre un garçon menotté ne les intéresse pas ?

Un Palestinien, ça ne compte pas. Ce n’est pas un citoyen dont l’homme politique de premier plan, naguère officier commandant dans l’armée, recherche le soutien. Un Palestinien, ça ne vote pas. Ce n’est pas repris comme une personne, dans les calculs. Plus il y aura de colons et de soldats pour le tenir à l’œil, plus il y aura d’Israéliens qui concluront que le Palestinien est de trop.

À une époque où certains d’entre nous envisagent de discuter de solutions, les colonies, l’armée et les experts juridiques civils qui défendent les colonies et leurs architectes esquissent le futur. Un futur de sang, d’expulsion et de destruction.


Publié le 28/4/2019 sur Haaretz
Traduction : Jean-Marie Flémal

Amira Hass est une journaliste israélienne, travaillant pour le journal Haaretz. Elle a été pendant de longues années l’unique journaliste israélienne à vivre à Gaza, et a notamment écrit « Boire la mer à Gaza » (Editions La Fabrique).

Vous trouverez d’autres articles d’Amira Hass (ou parlant d’elle) traduits en français sur ce site.

Le «non-deal du siècle»  

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Le Moyen-Orient, et particulièrement la Palestine, ont connu au cours des cinquante dernières années un nombre impressionnant de «plans de paix» mis en avant par les acteurs principaux de la communauté internationale (plan Jarring, plan Rogers, Madrid, Oslo I et II, etc.). Tous se sont soldés par des échecs patents.

Donald Trump vient d’y ajouter, avec la modestie qu’on lui connaît, son «deal du siècle». Du pur trumpisme. Faisant fi de l’expérience accumulée au cours du dernier demi-siècle, ignorant grossièrement les revendications consensuelles des Palestiniens, passant outre les innombrables résolutions des Nations Unies, l’ovni de la Maison-Blanche veut réduire la solution à la question palestinienne à une affaire de gros sous. Typique d’un homme d’affaires qui croit que tout peut être acheté et que le droit et la volonté de justice peuvent être balayés par un chèque bancaire.

Parallèlement, et pour la première fois dans l’histoire de la diplomatie étasunienne au Proche-Orient, l’administration Trump défend l’annexion par Israël des territoires palestiniens occupés en 1967. L’envoyé spécial de Trump dans la région, Jason Greenblatt, et l’ambassadeur des Etats-Unis à Jérusalem (sic), David Friedman, ont répété cette semaine qu’Israël avait le droit d’annexer des parties de la Cisjordanie. Quel droit? Le droit international considère une telle annexion comme un crime contre l’humanité. La Convention universelle des droits de l’homme tout autant. En fait, il s’agit du droit du plus fort – la loi de la jungle.

Avec de tels présupposés, il est évident qu’il n’y aura aucun deal mais, au contraire, un regain de colère légitime chez les Palestiniens, y compris les plus modérés. Benyamin Netanyahou, par contre, se frotte les mains. Pour remercier «mon ami le président Trump», le premier ministre israélien vient de baptiser une nouvelle colonie sur le plateau du Golan syrien du nom du président étasunien. Si Trump a exprimé sa fierté devant le geste israélien, c’est qu’il ne comprend vraiment rien de la réalité politique au Moyen-Orient et en Palestine. Avec des conseillers comme Greenblatt et Friedman, qui sont en fait les porte-parole de la droite israélienne, il y a peu de chances qu’il améliore sa copie.

C’est cet aveuglement politique extrême qui explique comment le président étasunien peut croire qu’il a la possibilité d’acheter les Palestiniens avec quelques millions de dollars. C’est aussi sa connaissance extrêmement limitée de l’histoire, de ce qui mobilise les peuples et motive leurs actions collectives qui lui fait pondre son «deal du siècle». N’importe quel novice en politique internationale pourrait lui faire remarquer que ce «deal» ne satisfait pas le minimum du minimum de ce qui pourrait convaincre les Palestiniens à le prendre en considération. Il ira rejoindre tous les plans de paix précédents dans les poubelles de l’histoire.


Publié le 19/6/ 2019 sur Le Courrier

Trouvez ici d’autres articles sur le même sujet

Michel Warschawski est un journaliste et militant de gauche israélien, il est cofondateur et président de l’Alternative Information Center (AIC). La Plate-forme Charleroi-Palestine a eu le plaisir de l’accueillir à plusieurs reprises.
Dernier ouvrage paru (avec Dominique Vidal) : Un autre Israël est possible, les éditions de l’Atelier, 2012.

D’autres articles de Michel Warschawski ou parlant de lui sur ce site

 

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La dangereuse idée d’une propriété juive de Jérusalem activement promue par la mairie de Paris

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En 2010 déjà, la mairie de Paris – à l’époque occupée par Bertrand Delanoë (PS) – avait témoigné avec éclat de sa parfaite servilité vis-à-vis des intérêts sionistes, en donnant le nom de David Ben Gourion à une esplanade, qui avait été inaugurée en présence de Shimon Peres. Elle s’ajoutait à une place Theodor Herzl, située dans le 3ème arrondissement. Le conseil municipal de Paris avait par ailleurs décerné en 2008 le titre de “citoyen d’honneur” à un soldat de l’armée d’occupation israélienne fait prisonnier à Gaza, Gilad Shalit (libéré après 5 ans de captivité, dans des conditions de confort incomparables avec celles que subissent les prisonniers palestiniens en Israël).

Alors que des grandes manœuvres sont en cours pour savoir qui occupera le siège convoité de maire de Paris après les prochaines élections municipales, l’actuelle tenante du titre, Anne Hidalgo (PS) 1 ne pouvait pas faire moins que son prédécesseur.

Le 30 juin Anne Hidalgo et le maire de Jérusalem Moshe Leon ont donc inauguré ensemble une « place Jérusalem » dans le 17ème arrondissement de Paris, au cours d’une cérémonie pendant laquelle le drapeau israélien était largement mois en évidence. Moshe Leon est un fervent défenseur de l’annexion de Jérusalem-Est et de la politique de colonisation israélienne.

Le professeur Suleiman Mourad 2 explique pourquoi « l’idée d’une propriété de Jérusalem juive est dangereuse ».

Ainsi qu’on le voit dans la vidéo de Chris Den Hond ci-dessous, des militants de la campagne BDS ont protesté durant cette  scandaleuse manifestation de la complicité des autorités municipales de Paris avec le régime israélien d’annexion et d’apartheid.

Notes   [ + ]

1. qui était déjà la “première adjointe” de Delanoë – NDLR
2. professeur au Smith College de Northampton (États-Unis) et chercheur à l’Institut d’études avancées de Nantes

Une association européenne de chercheurs en santé mentale annule une assemblée à Jérusalem

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Dans le quotidien israélien Haaretz,  la journaliste Judy Maltz indique qu’une association européenne de chercheurs en santé mentale – European Network for Mental Health Service Evaluation (ENMESH) –  a décidé d’annuler une conférence qu’elle avait prévu d’organiser en Israël, «par crainte de représailles du mouvement international de boycott».

Car, comme chacun sait, le mouvement BDS a une armée d’agents secrets, disposant d’un budget considérable, qui assassinent aux quatre coins du monde ceux qui osent le défier…

À la lecture de l’article on apprend que la dite association prévoyait d’organiser sa prochaine conférence à Jérusalem (ce qui rend déjà discutable l’affirmation selon laquelle elle devait avoir lieu “en Israël”). C’est, affirme Judy Malz, la première fois qu’une organisation de ce type fait marche arrière  sur une décision déjà approuvée d’organiser une conférence  en Israël, ce qui tend à indiquer que le boycott académique dans le cadre de la campagne BDS gagne du terrain.

L’organisation en question compte 400 membres et avait décidé, lors que sa dernière conférence bisannuelle qui a eu lieu à Lisbonne en juin dernier, que la prochaine édition, prévue à l’été 2021, se tiendrait à Jérusalem. L’annonce officielle en avait été faite lors de la journée de clôture de la conférence à Lisbonne.

Que pensent les chercheurs en santé mentale européens de l’impact de l’occupation israélienne sur les enfants palestiniens qui grandissent dans un tel contexte ?

Cependant, deux semaines plus tard, Mike Slade, professeur à l’Université de Nottingham (G-B), qui préside le comité exécutif de l’ENMESH, a envoyé une lettre aux membres du conseil d’administration pour les informer de sa décision de ne pas tenir la conférence à Jérusalem.

«Il a expliqué dans sa lettre, selon des sources avec lesquelles elle a été partagée, qu’il s’agissait princi­pale­ment d’une tentative de limitation des dégâts, car il avait reçu des plaintes de plusieurs membres du conseil à propos du lieu choisi et anticipait de nouvelles réactions. Il a noté dans la lettre que si l’organisation envisa­geait de tenir sa prochaine conférence en Israël, elle pourrait s’attendre à passer les deux prochaines années dans une controverse et sous la pression de la campagne de boycott», écrit Judy Malz.

Bien entendu, cette décision a suscité des réactions outragées dans le camp des défenseurs de l’État d’apartheid : selon Haaretz, le Pr Bernd Puschner, qui enseigne la psychiatrie à l’université d’Ulm (Allemagne) a démissionné de l’ENMESH pour protester, et le Pr David Roe, de l’Université de Haïfa, représentant israélien au sein du conseil d’administration 1, ne pouvait évidemment faire moins.

La décision a également suscité une lettre de protestation de la “Israel Psychiatric Rehabilitation Association”, qui compte de nombreux membres actifs au sein d’ENMESH. Dans la lettre, Sylvia Tessler-Lozowick, présidente de l’organisation basée à Jérusalem, a qualifié l’annulation d’annonce de “surprenante” et a déclaré qu’elle était motivée par des considérations qu’elle qualifie de “non pertinentes et déshonorantes pour une organisation professionnelle”.

Pour certains d’entre vous, c’est une position idéologique, écrit-elle, pour d’autres, une manière d’échapper aux désa­gré­ments générés par les idéologues. Quelles que soient vos raisons personnelles, vous avez compromis vos valeurs professionnelles au nom de la posture politique”.  Apparemment, le mot “antisémitisme » ne figure pas dans la lettre, mais c’est sûrement un oubli…

Haaretz a demandé au Pr Slade de commenter sa décision. Dans un courriel, il a répondu :

«ENMESH est un réseau de recherche informel sans infrastructure ni financement officiels. Nous avions initialement décidé de tenir notre conférence 2021 en Israël. Plusieurs membres du conseil d’administration de toute l’Europe ont par la suite fait part de leurs préoccupations concernant l’emplacement choisi, tandis que d’autres se sont montrés favorables au lieu. En ma qualité de président, j’ai consulté de nombreux collègues du conseil d’administration d’ENMESH et au-delà, y compris des collègues israéliens, sur la meilleure façon de progresser compte tenu des points de vue divergents exprimés par les membres du conseil d’administration. Après cette consultation, j’ai conclu qu’il était dans l’intérêt de ENMESH de changer de plan. Je reconnais certes que cette décision sera considérée par certains comme idéologique, mais il ne s’agissait en réalité que d’une décision pratique prise dans l’intérêt supérieur d’ENMESH. Aucune “intimidation” n’a eu lieu et aucune déclaration n’a été faite pour soutenir ou non un boycott d’Israël.»

Le Pr Slade paraît donc avoir compris, mais un peu tard, qu’organiser une conférence internationale à Jérusalem serait un geste politique, qui aurait été inévitablement exploité politiquement par l’État d’apartheid israélien.

Le quotidien israélien cite encore le professeur Zvi Ziegler, coordinateur de l’effort interuniversitaire israélien visant à lutter contre le boycott académique, qui a confirmé qu’il s’agit du premier cas d’une organisation universitaire annulant la décision d’organiser une conférence en Israël. Il a appelé le comité exécutif d’ENMESH à “annuler l’annulation”.

Les conditions pour que prenne fin la campagne BDS sont bien connues, claires et conformes aux règles auxquelles sont supposés obéir les pays civilisés, il suffit au Pr Zvi Ziegler de faire en sorte que son pays s’y conforme enfin…

L.D.

Notes   [ + ]

1. On note qu’Israël est représenté au sein des organes directeurs d’une association qui s’appelle “European Network…” (Càd “réseau européen…”), ce qui confirme une fois de plus que l’État voyou d’Israël, qui d’après tous les atlas de géographie n’est pas un pays européen, bénéficie néanmoins en Europe d’un réseau de complicités extrêmement dense au sein de toutes sortes d’institutions (à commencer par l’U.E., bien entendu) – NDLR

Un photojournaliste de Jérusalem détenu depuis janvier sans accusations ni procès, et Israël ne parvient pas à l’expulser

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Le photo-journaliste Mustafa al-Haruf, né en Algérie, vit avec sa famille à Jérusalem-Est depuis l’âge de 12 ans. Depuis environ 20 ans Haruf avait un permis de résidence pour Jérusalem, qui était renouvelé périodiquement. Ses parents et ses frères et sœurs âgés de moins de 18 ans ont obtenu la résidence perma­nente dans la ville où est né son père.

En janvier de cette année, Haruf a soudain été arrêté pour séjour illégal en Israël. Depuis lors, il est détenu sans inculpation ni jugement à la prison de Givon, à Ramle. La Cour suprême a refusé d’entendre le dernier recours introduit en son nom par ses avocats. Dimanche dernier, Israël a tenté de l’expulser vers la Jordanie, mais les autorités jordaniennes lui ont refusé l’accès à leur territoire.

Le ministère israélien de l’Intérieur a rejeté la demande de regroupement familial de Haruf avec son épouse et leur fille âgée de deux ans. Son épouse est originaire de Jérusalem-Est. Elle et son enfant ont tous deux le statut de résident permanent en Israël. Mais le ministère a affirmé que Haruf est membre du Hamas, ce qu’il nie. Ses recours contre cette décision du ministère de l’Intérieur ont été rejetés, de même que ceux contre sa détention sans jugement et la menace d’expulsion.

Haruf a appelé sa famille dimanche soir et leur a dit que les autorités de l’immigration envisageaient de l’expulser quelques heures plus tard. Lundi matin, sa famille a appris qu’il avait été emmené au poste-frontière d’Aqaba après minuit, mais les Jordaniens ont refusé de le laisser passer. Lundi, la décision officielle jordanienne lui refusant l’entrée est arrivée, mais sa famille n’a pas su où il se trouvait. Ce n’est qu’après que le Centre de défense Hamoked a soumis une requête à la Haute Cour de justice, après que le procureur leur ait annoncé que Haruf était ramené à la prison de Givon.

Mustafa al-Haruf

Mustafa al-Haruf lors d’une de ses comparutions devant un juge israélien (Oren Ziv).

Le ministère de l’Intérieur a renoncé il y a quelques mois à soutenir que Haruf est citoyen jordanien. Malgré tout, après que son avocat, Adi Lustigman, eut expliqué que le seul document de voyage de Haruf était un laissez-passer qui ne permet pas de résider en Jordanie (ou dans un quelconque autre pays), qui lui refuserait à coup sûr l’accès à son territoire. Néanmoins, le bureau du procureur général israélien a continué de soutenir que M. Haruf pouvait être déporté vers la Jordanie et qu’il possédait un passeport jordanien. Cette position avait été avalisée par deux juges israéliens différents, dont l’un avait même jugé qu’il incombait à Haruf de faire la preuve qu’il ne possédait aucune nationalité, jordanienne ou autre. On ignore comment un individu peut prouver qu’il n’a PAS une nationalité quelconque… Cela n’empêche pas le porte-parole du Ministère de l’Intérieur israélien, interrogé par la journaliste de Haaretz Amira Hass, de qualifier l’impossibilité juridique d’expulser Haruf de “problème technique en passe d’être résolu d’ici quelques jours”.

Au cours des procédures judiciaires des trois dernières années, les représentants du bureau du procureur du district de Jérusalem et du service de sécurité du Shin Bet n’ont pas répondu aux questions de l’avocat de  Haruf  qui demandait pourquoi, alors qu’il n’avait jamais été inculpé ni poursuivi pour des infractions à la sécurité, Haruf était aujourd’hui supposé constituer une menace potentielle pour la sécurité. Les soupçons contre lui sont toujours des informations classifiées, dont il n’a pas le droit de prendre connaissance. Et face auxquels il lui est donc impossible de se défendre (ce n’est pas exceptionnel en Israël).

Haruf affirme que toutes ses rencontres avec des membres de diverses organisations palestiniennes ont eu lieu dans le cadre de son travail de photojournaliste et qu’il avait publié des photos de manifestations et d’autres événements à Jérusalem sur sa page Facebook.


Cet article est basé sur celui d’Amira Hass publié sur le site de Haaretz le 23 juillet 2019 sous le titre “Jordan Refuses Entry to Stateless Palestinian Journalist After Israeli Deportation Attempt” – Traduction et adaptation : Luc Delval.

Jérusalem : quand la police cache des armes chez un particulier puis feint de les découvrir… pour les besoins d’un feuilleton télé

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Une nuit de novembre 2018, vers 3h30, dans le village de Isawiyah, tout à côté de Jérusalem-Est, de nombreux membres de la police israélienne des frontières. ont encerclé la maison qu’habitent Samer Sleiman et sa famille. Armés d’un bélier, les policiers israéliens, accompagnés de chiens, ont défoncé la porte et envahi la maison et ils ont commencé à tout retourner.

Il y a cinq ans, le fils de Samer Sleiman, Saleh, a été touché par une balle enrobée de caoutchouc tirée par la police israélienne. Il avait alors 11 ans et la balle lui a fait perdre la vue. Il a récemment été reconnu victime d’actes hostiles, ce qui lui a permis de bénéficier de compensations de l’État. On imagine la panique que peut susciter chez lui l’irruption nocturne de policiers hostiles avec des chiens… Le père de famille explique que les chiens policiers ont endommagé un des médicaments de son fils et qu’après la perquisition tout était retourné, dans un grand désordre, sens dessus-dessous.

Aucune explication n’a été donnée aux habitants des lieux sur les raisons de cette perquisition musclée, qui a duré deux heures. Samer Sleiman n’a pas été soumis à un interrogatoire, et en partant les policiers lui ont remis un document officiel qui atteste du fait qu’ils n’ont rien trouvé d’anormal chez lui (photo). Les Palestiniens de Jérusalem sont si habitués à l’arbitraire de l’occupant, qu’il ne s’est pas posé beaucoup plus de questions, soulagé en fin de compte de n’avoir pas plus d’ennuis.

le sous-sol où des armes ont été trouvées mais qui ne s'y trouvaient pas

Samer Sleiman montre le « trou » dans sa cave où la police a caché des armes juste le temps nécessaire pour les “découvrir” devant une caméra de télévision pour tourner une émission à sa propre gloire. A droite, une copie d’écran de l’émission en question.

Cependant, quelques mois plus tard, les voisins de Samer Sleiman ont identifié sa maison dans un épisode d’un “docudrama” en neuf épisodes intitulé “District de Jérusalem”, diffusé à la télévision sur la chaîne Kan TV. Dans le pseudo-reportage, le visage de Samer Sleiman est flouté, mais ses voisins ont facilement reconnu sa voix.

L’épisode présente une recherche d’armes au cours de laquelle une cache d’armes est découverte, décrite par l’un des personnages principaux de la série comme «un tunnel qui ferait honneur à ceux trouvées à Gaza».

Le “docudrama“ en question a connu beaucoup de succès à Jérusalem. Il décrit les opérations des policiers de la ville et de leurs officiers. Le neuvième et dernier épisode montre une opération de police à Isawiyah. Le détachement de policiers, dirigé par deux des personnages principaux de la série, Erez Hazan et Asaf Ovadia, officier des services de renseignement du district de Kedem, arrive au village à la suite de renseignements concernant des armes dissimulées. Comme dans les autres épisodes, les deux se tournent vers la caméra et expliquent l’incident tel qu’il est présenté.

Des images, tournées dans le sous-sol de la maison de Samer Sleiman à l’insu de celui-ci et de sa famille, pendant la perquisition nocturne infructueuse, représentent la “découverte” de plusieurs fusils d’assaut M-16. Or, les policiers lui ont délivré une attestation selon laquelle ils n’avaient rien trouvé de suspect. L’explication est simple : pour les besoins de la fabrication d’images de propagande à sa propre gloire, la police israélienne des frontières a elle-même déposé les armes qu’elle a ensuite «découvertes» devant la caméra de Kan TV.

Hazan explique face à la caméra: «Nous commençons la perquisition, et dans des opérations comme celles-ci, j’aime rester à l’écart et observer. Je commence à parler au suspect. Il était relativement calme lorsque nous nous sommes concentrés sur la perquisition, mais lorsque nous sommes sortis à l’extérieur, son langage corporel a changé. Sous la maison, nous avons vu une porte en fer verrouillée. Nous lui avons demandé de la déverrouiller. Nous l’avons ouverte et avons vu quelque chose qui ressemblait à un entrepôt. Quand nous sommes allés plus profondément à l’intérieur, cela ressemblait à un tunnel étroit qui aurait rendu justice aux tunnels qu’ils ont trouvés à Gaza.”

La caméra suit les policiers dans la cave sombre, éclairée par la lumière vacillante de lampes torches, et Hazan poursuit: «Nous avons remarqué que le chien marquait un trou minuscule dans l’un des murs du tunnel.» L’un des policiers creuse un peu avec son pied et crie « Asaf ! ». La caméra montre un trou percé dans le mur, dans lequel se trouvent des fusils M-16 à canon court, apparemment neufs. La surprise est si bonne que les images montrent les auteurs de la perquisition manifester bruyamment leur joie, se congratuler mutuellement et exprimer toute leur satisfaction d’avoir “fait du bon boulot”.

Le journaliste du quotidien Haaretz Nir Hasson, qui évoque cette affaire dans un article, estime que «pour quiconque est familier avec Jérusalem-Est, cette scène soulève plusieurs questions. Jérusalem-Est regorge d’armes, mais la plupart d’entre elles sont des armes de poing ou des mitraillettes «Carlo» improvisées. La découverte d’armes neuves, provenant des stocks de l’armée israélienne, dans les quartiers de Jérusalem-Est est un événement très inhabituel, en particulier des armes qui ne sont pas très bien cachées. De plus, contrairement à d’autres épisodes, aucun membre de la famille n’a été arrêté à la suite de cette “découverte” spectaculaire. En effet, les documents obtenus par Haaretz laissent fortement penser que lors de la perquisition, aucune arme n’a été trouvée et que les armes à feu découvertes dans cet épisode avaient été placées là par la police elle-même pour les besoins du tournage du “docudrama”.»

Samer Sleiman montre le document remis par la police

Samer Sleiman présente le document remis par la police à la fin de la fausse perquisition, qui atteste officiel­lement que rien de suspect n’a été découvert chez lui. (Ph : Emil Salman)

Samer Sleiman, qui n’a jamais été interrogé à propos de ces armes soi-disant trouvées chez lui, et qui ignorait tout de cette affaire avant que des voisins aient reconnu sa maison à la télé, redoute aujourd’hui que des gens soit s’imaginent qu’il est un criminel et un trafiquant, soit qu’il est un collaborateur de la police israélienne ou des services de sécurité de l’occupant.

Nir Hasson a rencontré la famille de Samer Sleiman, qui lui a fait visiter le sous-sol où la découverte miraculeuse de la police est supposée avoir eu lieu. Première découverte : les lieux disposent d’un éclairage électrique, et il n’est nul besoin de torches pour s’y déplacer. Mais évidemment, elles contribuaient à renforcer l’atmosphère « tunnel comme à Gaza» que voulaient donner les réalisateurs de l’émission.

«Nous avons élevé des pigeons dans cette cave. Mon frère avait un serpent. Un jour, il s’est échappé et est entré dans ce trou. Nous avons brisé le mur pour le sortir sans le blesser, mais nous n’avons pas réussi. Le serpent est mort et le trou était toujours là », explique Fares, frère de Sleiman. «Si j’avais des armes d’une valeur de 100.000 shekels (28.500 dollars), croyez-vous que je les aurais simplement jetées dans ce trou, avec toute  cette l’humidité ?», ajoute Sleiman.

Il dit que pendant la perquisition il a demandé aux policiers pourquoi ils filmaient, et qu’ils ont répondu que c’était pour empêcher des réclamations ultérieures pour des dommages causés par la perquisition. «Ils sont entrés seuls et nous nous sommes restés assis dehors. J’ai vu quelqu’un entrer et sortir avec des armes, mais je n’y ai pas attaché d’importance », dit-il.

Il y a quelques jours, l’avocat des droits de l’homme Eitay Mack, représentant Sleiman, s’est adressé à la police pour lui demander d’ouvrir une enquête. «Mes clients ne pouvaient pas croire ce qui leur arrivait. La police ne leur a pas dit qu’elle avait trouvé quelque chose dans la maison, ce qui est corroboré par leur rapport. Personne dans la famille n’a été convoqué pour être interrogé ou détenu », a écrit Mack. «Mes clients sont immédiatement devenus des criminels aux yeux de leurs voisins, se livrant à un trafic ou utilisant des armes illégales. Comme aucune procédure judiciaire n’a été engagée à leur encontre et qu’ils n’ont jamais été arrêtés, des accusations ont été portées concernant leur prétendue collaboration avec la police.» Mack a précisé que cet épisode avait déjà été visionné par 640.000 personnes sur YouTube avant la rédaction de sa lettre.

«Mes clients ont été victimes d’une émission de propagande raciste qui n’a pas sa place dans un pays démocratique. Des policiers et des officiers du district de Jérusalem l’ont organisée, apparemment dans le but de se promouvoir et de présenter mes clients et tous les résidents d’Isawiyah comme des risques pour la sécurité, tout en portant atteinte à leur vie privée et en les diffamant », écrit encore l’avocat.

A la suite de questions posées par le journaliste de Haaretz, la chaîne de télévision Kan TV a décidé de retirer l’épisode litigieux de “District de Jérusalem” de son site web et de YouTube. La police, quant à elle, n’a démenti aucune des affirmations de Samer Sleiman. Dans un communiqué, elle déclare que «le docudrama a permis aux téléspectateurs de voir certaines des opérations complexes menées par la police dans la capitale 1, y compris le traitement de tous les types d’activités criminelles, le traitement des violations violentes de l’ordre public, la répression des activités terroristes La campagne contre les armes illégales. La production et la révision de cette série ont été effectuées par la société Koda, y compris le floutage des identités et des détails des personnes impliquées, comme requis par la loi. La police a reçu la lettre et une réponse sera envoyée directement à l’avocat, pas aux médias.»


Cet article est basé sur les informations de Nir Hasson dans Haaretz. Traduction et adaptation : Luc Delval.

Notes   [ + ]

1. Israël considère Jérusalem occupée comme sa capitale,  contrairement à l’ONU et à la quasi-totalité des autres États, à la notable exception depuis peu des USA – NDLR




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